La Réserve Zurich X Ara Starck
ARA STARCK, PEINTRE DE LA LUMIÈRE

Habituée des créations grand format et notamment des fresques et vitraux, l’artiste Ara Starck décline l’une de ses œuvres oniriques pour la première fois sur un foulard et un twilly en soie.

Comment est né ce nouveau projet ?
« Tout a commencé avant la crise sanitaire. La Réserve Eden au Lac avait envie de partager le travail que j’avais réalisé sur les vitraux de l’hôtel d’une autre manière avec ses clients, en déclinant mes toiles originales sur des pièces en soie, foulard et twilly. Une manière de prolonger la rencontre en quelque sorte. L’idée s’est vite imposée comme une évidence et « Les Voûtes » ont été choisies pour la première série, qui devrait être suivie des quatre autres œuvres par la suite.

Parlez-nous de cette œuvre, « Les Voûtes » ?
À l’origine, les cinq vitraux ont été pensés pour accompagner le visiteur tout au long de sa promenade, dans l’escalier jusqu’au sommet du dôme. Avec la technique du vitrail, j’ai voulu inventer des paysages fantasmagoriques en constante transformation par la lumière, qui change au fil des jours et même des moments, pour mieux solliciter l’imaginaire. Chaque visite permet une nouvelle lecture, de nouvelles émotions. « Les Voûtes » renforce cette idée de paysage mouvant, avec la symbolique de l’eau, grâce à ces ruisseaux qui s’écoulent. De la même manière, la lumière transperce les vitraux, interface entre l’intérieur et l’extérieur. Depuis 10 ans, j’ai appris à penser mes peintures autrement pour ce support, car quand on travaille le vitrail, on doit l’anticiper dans la peinture. C’est un vocabulaire différent où la matière, le verre, joue un rôle essentiel, avec des effets de transparence modulables. J’ai pris beaucoup de plaisir à choisir minutieusement les verres avec les maîtres-verriers, pour que les couleurs soient fidèles à la chorégraphie poétique que j’avais en tête.

 

 

Du vitrail à la soie, c’est une tout autre démarche artistique ?
J’ai repris les toiles originales, qui sont classées et n’ont pas vocation à ressortir de mes archives en principe ! Cette fois, elles ont droit à une seconde vie. La soie a aussi un rapport très intéressant à la lumière. C’est une matière chatoyante, qui peut être plus ou moins réfléchissante et faire irradier les couleurs de différentes manières, comme les vitraux. Enfin, foulard et twilly se portent autour du cou, là où passe la carotide, donc la connexion avec le cœur… On retrouve cette idée du fluide vital, cette fois sur la peau. Là encore, nous avons travaillé avec de talentueux artisans, comme avec les maîtres-verriers, il y a beaucoup de respect mutuel. Nous créons ensemble une nouvelle expression dans la continuité de ce que j’ai peint à l’origine. C’est la rencontre de deux artisanats d’art où la gestuelle et le rapport à la matière sont uniques, c’est pour moi irremplaçable.

 

Au-delà de ces créations exclusives, sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Nous préparons une exposition à Naples organisée en octobre par la Fondation Made in Cloister, dans le cadre magnifique de l’église Santa Caterina à Formiello. C’est un projet très ambitieux dans un vaste espace, qui me mobilise beaucoup en ce moment. Par ailleurs, je travaille aussi sur mon plus grand projet, en termes de taille, avec une immense toile de 30 mètres sur 30, inaugurée également à l’automne au musée LA Organic dédié à l’huile d’olive, à Ronda dans le sud de l’Espagne. Une autre formidable aventure artistique et humaine ! J’ai la chance de toujours me confronter à des lieux inspirants avec un charisme énorme. Il suffit de les écouter pour créer… »

Interview par Anne Marie Clerc
Foulard 120 x 120 cm -Twilly 80 cm
100 % soie – Édition limitée, fabriquée à la main en Italie par The Bespoke Company

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